A L’INTENTION DES VOYAGEURS VOULANT SE RENDRE EN JORDANIE.
Nous nous sommes rendus par deux fois à Ramtha, sur la frontière avec la Syrie et Daara de l’autre côté, là-même où les évènements syriens ont commencé… Le poste frontière est bien sûr fermé. Grand calme! Le passage des réfugiés se fait plus à l’Est, vers Mafraq. Et c’est là que se trouve les immenses camps de réfugiés syriens…
A ce jour il y n’a que très peu de risques à voyager en Jordanie. Se tenir éloigné de cette région du Nord-Est et des camps de réfugiés peut être sage. Et c’est tout.
S’interroger sur la dangerosité d’un voyage au Proche-Orient est légitime. Surtout quant le pays voisin – la Syrie – est en proie aux pires atrocités d’une guerre civile à l’issue incertaine… Le nombre de réfugiés syriens en Jordanie est énorme, soit près de 650 000 (chiffre du début juillet 2013) pour un pays peuplé de 6 millions d’habitants seulement. Calculez vous-même les proportions…
En savoir beaucoup plus sur les réfugiés syriens en Jordanie avec l’UNHCR – cliquez ici.
160 000 réfugiés sont hébergés dans des camps comme celui de Zaatari, en photo ci-dessous.
Les autres – la grande majorité – ont du trouvé habitat et moyens de subsistance au milieu de la population locale jordanienne, déséquilibrant ainsi une économique déjà bien fragile. Nos propos méritent donc explications.Quels sont les vrais problèmes pouvant directement affecter le touriste de passage, vous et moi par exemple?
Suite aux mouvements sociaux de l’automne 2012 ou aux élections parlementaires de janvier 2013, c’était les récurrents dangers de la rue en ébullition qui pouvaient inquiéter – voir notre billet précédent.
Le mois de novembre 2012 vit les manifestations les plus virulentes, les violences les plus avérées, suite aux augmentations annoncées par le gouvernement. Le ras le bol général a touché toutes les couches de la population, déjà fortement mobilisée autour des questions politiques depuis le Printemps Arabe.
Mais les Jordaniens, à travers toutes ces années d’instabilité politique régionale ont pu profiter d’un relatif grand calme. Quasiment sidérés par les conflits autour d’eux, les jordaniens de tous bords refusent tout risque de chaos irréversible pouvant les plonger dans un monde dangereux aux lendemains incertains.
A peu de groupes près, l’ensemble des mouvements d’opposition ne remettent d’ailleurs pas en cause la légitimité du roi. Ce sont les formes de gouvernance et la corruption qui sont contestés et dénoncés, avec le désir quasiment unanime d’un parlement vraiment indépendant capable de désigner son premier ministre en toute neutralité.
La famille royale de Jordanie – les Hachémites (Saoudiens et de la Mecque) – ne sont pas d’origine jordanienne. Et ici, dans ce monde essentiellement tribal, c’est tant mieux!
Personne n’imaginerait un souverain ou un dirigeant national issu d’une seule région au détriment d’une autre. Quoi qu’en disent certains, les sensibilités d’appartenance n’ont pas changé. La tribu structure toujours autant la trame sociale. Et les liens du sang sont encore constament mis en avant en cas de conflit.
La “neutralité” du roi, ainsi issu d’une famille étrangère, “importée” par les anglais au détour de la Grande révolte Arabe après le démantèlement de l’Empire Ottoman – est perçu à bien des égards, bon gré mal gré, comme une aubaine. Les attentes de la population sont néanmoins énormes, et Abdullah II tarderait trop à engager des réformes significatives – voir notre billet du 11/12/2012 sur Wadi Rum Horses.
Dans ce contexte déstabilisant il est inconcevable pour les jordaniens de ne pas souhaiter la bienvenue, sans faux-semblant, à ceux qui ont eu le courage de leur rendre visite. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés. Le devoir d’hospitalité existe dans ce pays plus qu’ailleurs. Il est l’emblème d’une forme de savoir vivre, dont nous, les touristes, pouvons apprécier les effets à chaque instant.
Bref, vous ne pouvez pas être en meilleure main que chez les bédouins du Wadi Araba, de Petra, ou de Wadi Rum. Sans parler de vous sentir en pleine confiance chez les commerçants d’Aqaba, de Wadi Mousa et de partout ailleurs, de Jerash à Amman, de Kerak à la Mer Morte.
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Pour voyager en Jordanie, consultez aussi les organes officiels, sachant que le principe de précaution y est érigé en système. C’est bien sûr légitime pour nos gouvernements respectifs de prévenir et de mettre en garde leurs concitoyens.
– En savoir plus sur la Jordanie par les organes officiels de la France – cliquez ici.
– Connaître l’avis des autorités françaises sur la situation en Jordanie, ainsi que sur le problème du coronavirus – cliquez ici.
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